Dans l'histoire de la désinscription de Céline au tableau d'honneur des "célébrations nationales", deux logiques se sont affrontées: logique de la célébration-momification institutionnelle d'auteurs reconnus par la culture dominante (et si cette fois, l'auteur célébré est réellement essentiel, c'est pure coïncidence) et logique de la dictature du chagrin dont Stig Dagerman a tout dit.
Donc, sur cette agitation dans le verre d'eau croupie de la culture officielle, nous n'avons rien de particulier à dire.
Sur la grandeur de Céline comme écrivain, aussi, tout a été dit (voir entre autres Les fictions du politique chez L. F. Céline, de Yves Pagès).
Sur son ignominie comme homme, comme la parole est là-desssus confisquée par trop de cons et de canailles, il faut apparemment redire. Rappeler par exemple, qu'à côté de son militantisme littéraire antisémite en général, il est arrivé à Céline d'entrer dans le détail, par exemple dans un numéro de Je Suis Partout, sous l'occupation, (pour les références exactes, voir mon bouquin Les Infortunes de la vérité, Orban, 1981, je ne l'ai pas sous la main) où il dénonçait nommément le merveilleux poète Robert Desnos en insinuant des doutes sur son "aryanité". Robert Desnos, mort du typhus à Theresienstadt le 8 juin 1945, et dont voici la dernière photo, prise sur un excellent site. On voit qu'il n'a pas la chance d'être au pieu avec son cher toutou.
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